Je félicite le Journal canadien de chirurgie pour la publication de son second supplément sur la médecine militaire au cours des dernières années. La recherche et le transfert des connaissances dans le domaine militaire jouent un rôle essentiel pour les Forces armées qui œuvrent dans un contexte unique de milieux extrêmes, de stress physiologique et psychologique exceptionnel et de dangers environnementaux, professionnels et opérationnels extraordinaires.
Ce contexte complique ou empêche souvent l’application des résultats des recherches du secteur civil aux populations militaires. L’application des résultats scientifiques aux problèmes de santé militaires est donc un besoin reconnu depuis longtemps. Je pense à Michel Sarrazin, premier scientifique du Canada actuel, qui fut chirurgien-major des troupes régulières coloniales de la Nouvelle-France. Ou encore au lieutenant-général Andrew McNaughton, président du Conseil national de recherches du Canada, qui créa en 1938 l’organisme prédécesseur original des Instituts de recherche en santé du Canada afin d’étudier les problèmes médicaux issus de la guerre. Plusieurs éminents médecins et chirurgiens canadiens ont fait des recherches exhaustives sur les problèmes médicaux du personnel militaire, notamment le brigadier Jonathan Meakins, président-fondateur du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, le médecin-capitaine Charles Best, qui a dirigé des recherches médicales pour la Marine royale canadienne durant la Seconde Guerre mondiale, le major sir Frederick Banting, qui a mené des recherches médicales pour l’Aviation royale canadienne (ARC) et qui a perdu la vie lors d’une mission militaire de recherche médicale, le colonel d’aviation G. Edward Hall, qui a succédé au major Banting à titre de chef de recherche médicale de l’ARC et qui a servi le plus longtemps comme président de l’Université Western, et j’en passe.
La recherche appliquée en santé militaire demeure une responsabilité et une exigence des officiers du Service de santé royal canadien. Son importance fondamentale sur les plans opérationnel et clinique est bien évidente dans les répercussions sur la santé découlant des opérations humanitaires et militaires dans plusieurs zones de conflit dans le monde. Le personnel du Programme de recherche en santé du médecin général participe activement à ce genre de recherches en partenariat avec Recherche et développement pour la défense Canada et d’autres ministères et alliés militaires. Ce sont toutefois les partenariats de collaboration avec les secteurs cliniques et universitaires au niveau civil qui sont les plus essentiels à la réalisation d’avantages synergiques pour les populations militaires et civiles. Le soutien enthousiaste du milieu universitaire civil à cet égard se reflète dans le nombre élevé de collaborations militaires–civiles aux projets de recherche sur la santé ainsi que dans le vaste réseau de 33 universités de l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans. Le fruit de ces collaborations éclaire la pratique, notamment celle des membres de l’Équipe mobile chirurgicale et de réanimation appuyant actuellement nos forces spéciales en Iraq, tout autant que celle des cliniciens du Centre de traumatologie Sunnybrook lors de la fusillade qui avait fait de nombreux blessés à Toronto en juillet 2012.
Au nom des Forces armées, du Service de santé royal canadien et des populations militaires et civiles qu’ils protègent, je remercie les nombreux lecteurs du Journal canadien de chirurgie qui ont collaboré fidèlement avec leurs collègues médecins militaires à des recherches mutuellement avantageuses.
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.