Dans ce numéro du JCC, nous publions un article de Nousiainen et ses collaborateurs1 qui tente d’évaluer la formation au niveau du stage postdoctoral (fellowship) en chirurgie au Canada. Le besoin perçu de formation au niveau du fellowship a augmenté. De plus en plus de fellowships, concept qui a déjà été très américain, sont maintenant offerts au Canada. Il semble toutefois qu’on n’a guère étudié les besoins en la matière ou la conception des fellowships. Les auteurs signalent avec raison que la plupart de nos connaissances « scientifiques » de la formation au niveau du fellowship sont tirées de l’expérience des États-Unis. Quel type d’orientation est disponible du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada ? Jusqu’à maintenant, le Collège royal a révélé peu de données sur l’expérience canadienne actuelle ou antérieure en la matière et en fait, cela ne fait pas partie actuellement de son mandat. Les besoins de formation au niveau du fellowship doivent toutefois refléter d’une façon ou d’une autre les programmes actuels de formation en résidence. C’est pourquoi il ne serait que logique pour le Collège royal d’examiner les besoins en programmes de formation au niveau du fellowship.
Nous pouvons tous certes comprendre que la plupart des programmes de formation universitaire devraient être dotés de personnes qui possèdent le type de connaissances spécialisées nécessaires pour dispenser la formation au niveau du fellowship. Or, si les programmes comptent surtout des éducateurs formés eux-mêmes au niveau du fellowship qui donnent aux résidents un enseignement axé sur le fellowship, ce modèle est-il bénéfique pour la formation ? La présence d’un fellow dans un service signifie-t-elle que la formation pratique en chirurgie du résident a en réalité diminué ? Nous ne savons pas comment la formation actuelle des résidents influencera l’éducation dont ils auront besoin comme fellows, le cas échéant. Il n’y a pas de protocole de fonctionnement normalisé canadien à ce sujet. Je pense que la communication de Nousiainen et ses collaborateurs1 cerne plusieurs concepts et soulève bien des questions, comme celles mentionnées ci-dessus, qu’il faut étudier plus en détail.
Je crois que le Collège royal a affirmé avoir l’intention d’essayer de clarifier le lien entre la formation spécialisée au niveau du fellowship et l’accréditation. Les processus du Collège royal semblent toutefois en continuelle mouvance : nous modifions constamment la façon d’administrer les examens, les paramètres jugés importants pour la formation ou la façon dont il faudrait optimiser l’éducation postdoctorale. Comment intégrer les programmes de formation au niveau du fellowship dans cette stratégie globale de formation, particulièrement entre les divers programmes de formation en chirurgie ? Dans quelle mesure pouvons-nous nous attendre avec réalisme à ce que le Collège royal intervienne dans la surveillance des milliers de postes de formation au niveau du fellowship au Canada ? Combien devrait coûter un tel mécanisme d’accréditation ? Faudrait-il exiger des frais si les programmes de formation au niveau du fellowship sont tellement diversifiés ? La tâche de garantir une formation adéquate au niveau du fellowship sans réduire l’expérience tirée de la résidence semble assez intimidante. Et elle sera difficile non seulement si l’objectif n’est pas clair, mais aussi si nous ne savons pas exactement qui détient actuellement le pouvoir. Dieu merci, on ne me demande pas de me mettre la tête sur le billot… n’est-ce pas ? Je devrai demander à notre directeur de programme de se porter volontaire à ma place !
Footnotes
Intérêts concurrents : Aucuns déclarés.